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7ème dimanche du temps ordinaire

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
Mt 5, 38-48

Comme les disciples s'étaient réunis autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : Vous avez appris qu'il a été dit : Oeil pour oeil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. Et si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu'un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter.

Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n'en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait.

Vous serez parfaits !
Christine Fontaine

Programmes électoraux
Michel Jondot

Soyez parfaits !
Christine Fontaine


Vous serez parfaits !

L’amour des ennemis

« Aimez vos ennemis… afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux… Vous donc vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » On entend parfois dire : « Moi je n’ai pas d’ennemis. » Comme c’est étrange ! Ceux-là seraient-ils arrivés à la perfection ? Certains, reconnaissons-le, sont proches de le penser. Pourtant ne devraient-ils pas s’inquiéter ou du moins s’interroger. La perfection du Père céleste consiste à aimer ses ennemis. Comment se fait-il que certains n’aient pas d’ennemis puisque Dieu le Père lui-même en a ?

Dieu – celui des chrétiens – est Amour, il n’est même que cela. Tout ce qui est contraire à l’amour est nécessairement l’ennemi de Dieu. L’égoïsme des hommes, leur arrogance, leur volonté de puissance, leur orgueil, leur jalousie, leur convoitise, leur méchanceté, tout ce qui s’oppose à l’amour au sein de l’humanité est ennemi de Dieu. Lorsque nous pensons ne pas avoir d’ennemis, n’est-ce pas le signe que nous préférons fermer les yeux pour ne pas avoir à affronter nos ennemis de l’intérieur – nos propres limites ?

Quand Jésus commande à ses amis d’aimer leur ennemi, il les invite à ouvrir les yeux d’abord sur eux-mêmes : « Qu’as-tu, dit-il ailleurs dans l’Évangile, à regarder la paille qui est dans l’œil de ton voisin toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? » S’il est souvent difficile de reconnaître nos ennemis intérieurs, il l’est tout autant de reconnaître ceux de l’extérieur. S’ils s’attaquent à nous, il n’y a guère de difficulté à les repérer. Mais s’ils lèsent ou violentes d’autres que nous, la plupart du temps nous préférons les ignorer. Il est toujours plus simple de fermer les yeux sur l’injustice commise autour de nous que d’avoir à lutter contre elle. Aimer ses ennemis c’est apprendre progressivement à discerner où est l’ennemi pour le combattre. Si « Dieu fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes », il ne confond pas pour autant les uns avec les autres. Le premier pas dans l’amour des ennemis consiste à sortir de l’aveuglement. Pour pouvoir un jour aimer ses ennemis, il faut apprendre à discerner en soi et chez les autres les méchants et les bons.

Un amour sans conditions

Pour acquérir ce discernement Jésus nous propose un moyen très simple : il suffit de croire que le Père du ciel aime ses ennemis. Autrement dit qu’il aime en nous non seulement ce qui est aimable mais chacun de nous parce qu’il est pour lui unique au monde. « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? », dit Jésus. Dieu n’est pas comme les publicains. Il ne se contente pas d’aimer ceux qui l’aiment. Il aime chacun totalement, entièrement, définitivement quoi qu’il fasse. Chez nous, pauvres humains, l’amour est toujours – au moins un tant soit peu – sous condition. Nous aimons l’autre à condition qu’il nous le rende, ou bien à condition qu’il ne commette pas trop d’injustice à note égard. Nous mettons toujours des conditions à l’amour. L’amour que Dieu porte à chacun n’est pas soumis à des conditions. Il ne cessera pas de nous aimer si nous commettons les pires méfaits. Il ne peut pas s’arrêter de nous aimer. Ce n’est pas dans sa nature. L’Amour ne peut pas s’arrêter d’aimer. Il se renierait lui-même.

Si nous nous bouchons les yeux sur notre propre injustice comme sur celle qui est commise dans le monde n’est-ce pas parce que nous ne croyons pas vraiment en cet amour invincible de Dieu pour chacun ? Nous le faisons trop souvent à notre image. Et, comme au jour d’Adam et d’Ève, nous nous cachons de lui. Mais c’est pour nous cacher à nous-même ce dont nous avons honte ou ce qui, à nos yeux, mériterait d’être banni. Notre Dieu est juste et bon. Mais nous avons la plus grande peine à penser le lien de la bonté avec la justice. À tort nous les dissocions. Nous considérons tantôt Dieu comme juste et donc juge de nos actions, tantôt Dieu comme bon c’est-à-dire un peu « bonasse » et passant l’éponge sur toutes nos injustices. Il n’est pas d’un côté juste et donc juge de nos actions, par ailleurs bon, comme on est un peu bonasse. C’est parce qu’il est bon qu’il est juste et parce qu’il est juste qu’il est bon. Il connaît justement les limites de chacun, ce qui en chacun fait obstacle à l’amour. Il vient non pour nous accabler de reproches mais pour nous délivrer de ce qui fait en nous obstacle à l’amour. Il le fait progressivement, en fonction de notre propre histoire. L’important pour lui c’est que nous fassions un pas dans la bonne direction.

Aimer toujours

On ne peut jamais forcer quelqu’un à aimer. Il n’y a pas d’amour sans possibilité de dire oui ou non. Dieu ne peut pas ne pas nous laisser le choix de croire ou non en son amour inconditionné. Lorsque Jésus nous dit d’être parfaits comme le Père céleste est parfait, il nous supplie de croire en l’Amour sans condition du Père. Il s’agit de le recevoir, d’en avoir l’expérience d’abord pour pouvoir le donner. Mais ceux qui en font l’expérience témoignent que lorsque nous disons non à l’amour nous ne savons pas ce que nous faisons. Dire non à l’amour c’est nécessairement dire oui à l’indifférence, à l’égoïsme, à la volonté de puissance. Nous découvrons alors que la liberté, la vraie, consiste à aimer toujours, à passer d’un amour partiel et sous condition à un amour inconditionné, autrement dit à l’amour des ennemis.

Jésus dit : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » autrement dit ne réponds pas à la violence par la violence ; garde un pied dans l’amour. Il dit encore : « A qui veut t’emprunter ne tourne pas le dos. » C’est le chemin à prendre pour en venir un jour à aimer comme Dieu nous aime. C’est le chemin à prendre pour reconnaître que nous ne sommes peut-être pas si libérés de nous-mêmes que nous le pensions. Ne suffit-il pas que quelqu’un nous agresse méchamment pour que notre sang ne fasse qu’un tour ? Ne suffit-il pas qu’on nous frappe sur une joue pour qu’on ait le désir de riposter vigoureusement ? Ne suffit-il pas que nous apercevions de loin un emprunteur pour que nous lui tournions le dos ? En nous proposant de prendre ce chemin, Jésus nous permet de découvrir nos ennemis intimes et de les combattre. Par nous-même nous ne pouvons pas supporter l’injustice ou la violence sans chercher à riposter. Mais nous pouvons prier pour que Dieu nous donne la force de résister à ces ennemis qui sont plus forts que nous mais bien moins forts que lui ! Trouvant notre vie et notre bonheur à aimer, nous tendons alors vers ce jour où nous pourrons dire comme Thérèse de Lisieux : « J’ai tout donné, légèrement je cours ! Je n’ai plus rien que ma seule richesse : aimer toujours ! »

Christine Fontaine


Programmes électoraux

Une société à organiser

Période d’élections : des programmes de vie en société, à l’échelon d’une ville ou d’un continent, nous sont proposés. Il faut réagir contre la délinquance ; on ne peut pas laisser les personnes âgées en risque d’être agressées. Ne nous résignons pas à laisser les jeunes continuer à commettre impunément leurs forfaits. La justice se doit d’être ferme : peines planchers, doubles peines pour les récidivistes sont peut-être, aux yeux de certains, des sanctions trop cruelles. Reste - personne n’en doute - qu’il faut trouver les moyens efficaces de réagir. Réforme de la justice, aménagement des procès et des prisons, présence de la police : des propositions contradictoires sont avancées mais personne ne niera qu’il faut faire preuve de prudence et de sage fermeté.

Ne nions pas non plus que la violence déchire le monde. Depuis la guerre d’Irak, le mot « terrorisme » a pris une importance considérable. Les chrétiens d’Orient font les frais de certains groupes djihadistes qui persécutent les communautés ; que d’églises brûlées en Egypte ! Que de méfiance, de la part de certains groupes islamistes à l’égard des familles chrétiennes dont pourtant elles n’ont rien à craindre! « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ! ». Quelle étrange façon de manifester notre solidarité à l’égard de nos frères éprouvés !

Devant des situations de ce genre, comment entendre les paroles de Jésus rapportées aujourd’hui par Matthieu ? Le comportement qu’il propose ne peut qu’entraîner des ravages. Sans des structures fortes et ajustées aux situations des peuples, les hommes s’entredévoreront.

Innocents et coupables

C’est vrai. Le but des chrétiens aujourd’hui n’est pas d’ajouter un programme évangélique à ceux des partis en concurrence. Néanmoins, les propos de Jésus sont à prendre au sérieux. S’il est vrai qu’il faut réagir à celui qui vous frappe (« œil pour œil, dent pour dent » !), se protéger de ceux qui vous dépouillent et dérobent nos tuniques et nos manteaux, c’est que la bonté de Dieu n’habite pas encore vraiment notre cœur. Avouons d’ailleurs que si nous sommes du côté des victimes, si nous sommes en droit de faire un procès à qui nous a lésés, nous ne sommes pas pour autant des innocents. Le pape François a su montrer que, d’une certaine façon, la délinquance est un appel d’amour. Y aurait-il de la délinquance si nous savions faire régner la justice que l’Eglise prêche. Les biens du monde ont une destination universelle ; ceux qui en sont mis à l’écart appellent inconsciemment un monde où justice leur serait faite et où, recevant ce à quoi ils ont droit, ils n’auraient plus à chaparder.

En ce qui concerne le terrorisme qui fait fureur depuis septembre 2001, reconnaissons que la source du drame est aussi chez les Occidentaux qui ont voulu en d’autres siècles dominer l’Orient et qui aujourd’hui ne connaissent d’autres lois que celles de l’argent. Je cite encore le Pape François : « Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure...qui impose ses lois et ses règles....La disparité sociale est la racine des maux de la société ».

Trois évidences

En lisant cet Evangile, trois évidences devraient s’imposer à nous. Devant la difficulté de faire une société où règnent justice et paix, ne cédons pas à la tentation de classer l’humanité en deux catégories : les justes et les coupables. Rappelons-nous la parabole du publicain et du Pharisien qui priaient ensemble. L’un faisait l’inventaire de ses mérites qui n’étaient pas nuls ; l’autre reconnaissait ses faiblesses (« Prends pitié du pécheur que je suis »). Etre solidaire de l’humanité c’est reconnaître la communion du pécheur et du saint ; nul d’entre nous n’osera affirmer qu’il n’est pas du côté des pécheurs. Qu’il se rassure. Le camp du pécheur est le même que le camp du saint : sur l’un comme sur l’autre, tombent le même soleil et la même pluie qui fécondent la vie.

La deuxième évidence à souligner tient dans le fait que chacun de nous est pris dans un réseau d’appel et de demandes. Vivre en société consiste à être sans cesse sollicité : « Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter ». Qu’est-ce que vivre en société ? Qu’est-ce que vivre humainement ? C’est sans cesse recevoir le jour qui vient, l’air que l’on respire, l’eau qui désaltère et le pain qui assouvit. Si le monde entier entrait dans cette cohérence, si les ressources des pays pauvres n’étaient pas la proie des pays riches mais l’occasion de se tourner les uns vers les autres, la face du monde serait changée. Nos possibilités sont réduites mais si chacun, là où il est, tente d’entrer dans ce mouvement, la parabole du semeur est vécue. Une graine est lancée qui risque de produire du fruit.

Dernière évidence : nous pouvons, sans quitter notre humanité, pénétrer sans attendre dans le domaine de celui que Jésus appelle « Père ». Si nous quittons le domaine de l’équivalence, de l’ « œil pour œil et dent pour dent », si de l’ennemi qui nous persécute nous faisons un frère, si nous cessons de nous demander dans quelle mesure autrui a droit à notre considération, nous entrons dans la perfection inaccessible de Dieu : « Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».

Michel Jondot


Soyez parfaits !

La violence canalisée

Nous apprenons aux enfants, dès leur plus jeune âge, à canaliser leur propre violence. Mais nous leur enseignons aussi à se défendre lorsqu'ils sont agressés. Nous avons appris et nous transmettons à ceux que nous aimons : si quelqu'un veut prendre ta tunique, défends-toi et ne lui laisse pas prendre ton manteau. Il faut savoir ne pas se laisser aller à la violence en donnant des coups les premiers mais il faut aussi savoir se défendre lorsqu'on est attaqué.

« Vous avez appris » dit Jésus à ne pas attaquer en premier et à vous défendre lorsque vous êtes agressés. Vous avez appris à canaliser la violence « Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant. Si quelqu'un veut te faire un procès et prendre ta tunique laisse-lui encore ton manteau. » Telle est la loi de l'Evangile.

Cette loi n'est pas pour des enfants en bas âge. Il serait dangereux de l'appliquer trop vite. « Vous avez appris » dit Jésus ; et il était bon d'apprendre à canaliser la violence. Il faut passer par là mais il ne faut pas s'en tenir là. A ceux qu'il aime, à « ses disciples rassemblés autour de lui sur la montagne », Jésus demande de renoncer à ce qu'ils ont appris pour recevoir davantage. « Vous avez appris... Eh bien moi, je vous dis ! »

Une pluie de bénédictions

« Dieu fait se lever son soleil sur les méchants et sur les bons ; et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes ».
Dieu est constant à faire du bien, il est constant dans le bien. Il n'extermine pas les hommes sous prétexte qu'ils ne sont pas bons. Il donne à tous, justes comme injustes, la pluie pour faire lever le grain.

« Soyez parfaits comme votre Père est parfait » : « Soyez aussi constants que Dieu dans le bien!», demande Jésus à ses disciples. Il commande de demeurer en toutes circonstances sans violence devant l'autre. Il dit de ne jamais rien défendre, de ne jamais entrer en procès, de ne jamais se défendre.

A ses disciples, Jésus dit : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ! » Il commande d'être lucides et de distinguer qui est ennemi et qui est ami. Il demande que l'on discerne ceux qui nous veulent du mal et de répondre par une surenchère dans le bien. Jésus veut que ses disciples non seulement endiguent la violence mais qu'ils renversent le mouvement qui emporte l'humanité. « Là où règne la violence, faites régner la douceur, là où est la haine, faites régner l'amour. »

« Dieu est constant dans le bien, soyez aussi constants que lui » dit Jésus Christ. Mais nous ne sommes pas Dieu et nous sommes inconstants. Nous sommes incapables, lorsqu'on nous fait violence, de ne pas riposter au méchant. Même si nous le décidons, le réflexe de défense est bien plus rapide que nos bonnes résolutions. La loi de l'Evangile est hors d'atteinte pour nous. Elle nous révèle notre impuissance, notre imperfection, nos limites.

Des torrents de grâce

Mais Dieu est constant dans le bien.
« Il fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons!»
A celui qui reconnaît son impuissance, Dieu donne sa force. Il fait pleuvoir sur lui des torrents de grâce.

« Si vous aimez ceux qui vous aiment quelle récompense aurez-vous ? »
Quelle récompense peut attendre celui qui aime si ce n'est d'aimer davantage? L'amour ne supporte pas d'autre récompense que d'aimer toujours plus. « Si vous aimez ceux qui vous aiment, si vous demeurez là où déjà vous êtes pleins d'amour comment pouvez-vous aimer davantage ? dit Jésus.

Et pour pouvoir agrandir nos possibilités d'aimer il nous commande d'aller là où il n'y a pas d'amour, afin qu'il puisse mettre de l'amour. Du côté des ennemis, l'affaire est sûre : l'amour manque vraiment. Il manque doublement : il manque à celui qui nous agresse mais il nous manque aussi à nous qui sommes incapables de ne pas riposter à l'agression.

Ce manque est la chance de Dieu. Il va pouvoir nous récompenser en nous comblant de ce dont nous manquons. Il va pouvoir agrandir nos possibilités d'aimer. Et c'est avec un coeur plus vaste, de plus en plus vaste, que nous pourrons aimer, amis et ennemis. C'est avec un coeur de plus en plus grand que nous pourrons aimer notre Dieu qui constamment comble celui qui est pauvre de coeur !

Christine Fontaine