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14ème dimanche du temps ordinaire

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc
Mc 6, 1-6

Jésus est parti pour son pays, et ses disciples le suivent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient : « D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses soeurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à cause de lui. Jésus leur disait : « Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Il s'étonna de leur manque de foi. Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.

Nouvelle homélie : Au fond de notre désir !
Michel Jondot

Dans notre pays
Christine Fontaine

Le manque de foi
Michel Jondot


Au fond de notre désir !

Le temps des illusions

Lorsqu’ arrivant à un certain âge, on regarde son passé, lorsqu’on tente de se rappeler toutes les personnes que nous avons connues, on ne peut manquer d’être frappé par le nombre de relations auxquelles nous tenions et qui, pourtant, ont disparu. Il arrive, certes, que se maintiennent quelques amitiés remontant à notre jeunesse, à notre adolescence et même à notre enfance mais c’est chose rare. Parfois cet évanouissement n’a d’autre cause que l’usure du temps. Mais souvent ces ruptures sont le fruit d’une déception. Nous croyions à la fidélité de celui-ci ou de celle-là, d’un parent, d’un voisin, d’un compagnon dont nous partagions la tâche ou l’infortune et nous nous apercevons qu’ils ne sont pas ce que nous attendions. Ils nous quittent ou nous les quittons. Les fruits de cette incompréhension sont souvent douloureux, parfois tragiques. Qu’on songe à ces couples qui filaient le plus bel amour. La vie commune leur a bientôt révélé que les sentiments qui les avaient rapprochés leur avaient bouché les yeux ; la désillusion était si forte qu’ils ont été contraints à la séparation.

Qui sommes-nous les uns pour les autres ?

C’est sur une désillusion de cette sorte que l’évangile nous donne à méditer.

« D’où cela lui vient-il »

Au fil des années, autour de l’atelier du charpentier, à Nazareth, les membres d’une famille semblable aux autres étaient bien connus et sans doute appréciés. Vint le jour où le comportement de l’un d’entre eux crée la stupeur : « Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie …Ses frères et ses sœurs …ne sont-ils pas ici chez nous ? » L’étonnement est grand. Marc est assez modéré en nous rapportant la scène : « Ils étaient profondément choqués à son sujet. » Luc, pour sa part, souligne davantage le tragique de la situation. La colère de ceux qui le voient et l’entendent à la synagogue est telle qu’ils l’empoignent et le mènent jusqu’à une colline escarpée d’où ils veulent le précipiter.

L’histoire de Jésus, à en croire l’évangile, est une suite d’incompréhensions. Certes on voit en lui le thérapeute merveilleux qui fait miracle et que certains suivent pour tenter de le comprendre. En réalité, les malentendus ont été croissants jusqu’aux jours où ils furent tels qu’aux questions de Pilate qui se demandait à qui il avait affaire, les foules criaient « à mort ! ». Ce procès de Jésus était déjà en germe dans ce désarroi des Nazaréens.

D’où vient cette rupture ? La question des origines est posée dans le texte de ce jour. Il nous conduit au milieu de ceux avec qui Jésus avait vécu toute sa jeunesse et qui le connaissent bien. Mais cet entourage familier se pose une question que nous-mêmes ne devons pas esquiver : « D’où cela lui vient-il ? » Le milieu familial ne suffit pas pour comprendre ses origines.

Certes, Jésus a vécu une vie profondément humaine ; Marie et Joseph, au moins jusqu’à sa maturité lui ont fourni le pain dont il avait besoin. A cette synagogue de Nazareth dont il est question ici, il a appris la Loi dont l’application était nécessaire pour faire face aux exigences de la vie en société. Il a répondu, tout au long de son parcours, aux besoins des miséreux et des exclus. Mais l’homme n’est pas enfermé dans le besoin. Qu’il le sache ou non, de ceux dont il partage la vie, de ceux dont il reçoit de quoi vivre, de ceux qu’il aide à vivre, de tous ceux qu’il rencontre, l’homme attend plus, toujours plus. « L’homme ne vit pas seulement de pain » : on trouve ces mots du Deutéronome sur les lèvres de Jésus dès son entrée dans la vie publique. Ce plus que nous attendons dépasse nos attentes. Il nous est donné par celui que Jésus appelait Père. Il est là même où se trouve Jésus : il est le don du Père dont le désir se laisse percevoir à travers nos recherches, nos tâtonnements et, bien sûr, à travers nos déceptions. D’où vient la sagesse de celui qui intriguait les Juifs de Nazareth ? Elle vient du Père qui ne cesse de donner, de donner plus, par-delà toutes nos limites, par-delà notre propre mort. Jésus, le don du Père, est au cœur de toutes nos attentes : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. »

Foi, Espérance et Amour.

Ne nous étonnons pas de la fragilité de nos relations. Nous ne pouvons, en réalité, répondre aux attentes de ceux que nous aimons. Qu’il le sache ou non, autrui attend plus que ce que nous pouvons lui donner, de même que, dans le fond, nous ne pourrons jamais être satisfaits de nos proches : « Le cœur de l’homme et de la mer sont insondables » et son désir a les profondeurs de Dieu.

Certes, quels que soient les objets de nos attentes, nous n’atteignons jamais ce que nous voulons en vérité ; cela échappe à nos intelligences ou nos sentiments. « Dieu est plus grand que notre cœur. » Pourtant ce qui nous échappe, mystérieusement nous rejoint au fin fond de nous-mêmes. Dieu ne peut être possédé et pourtant il ne cesse de se donner. Au cœur de nos relations, nous le rencontrons lorsque nous répondons aux besoins que nous percevons chez l’autre. « J’avais faim, j’avais soif, j’étais malade… » : en rencontrant l’autre que nous aidons ou qui nous aide nous rencontrons l’Autre. « …C’est à moi que vous l’avez fait. »

Mais l’Autre qui se donne et nous dépasse, en réalité, parce qu’il nous dépasse, ne peut être définitivement tenu. Nos déceptions sont la marque de Celui qui ne cesse de nous manquer. Aux yeux de la Foi nous n’avons de cesse de L’Espérer en vivant dans cette mystérieuse Charité.

Michel Jondot


Dans notre pays

Au pays des sciences

Les sciences ont acquis une telle emprise que nous sommes portés à tout évaluer selon leur seul critère. L’histoire, l’ethnologie, la sociologie, la psychanalyse nous apprennent à connaître notre humanité. Ces sciences font apparaître une vérité jusqu’alors méconnue sur l’homme et sur les peuples. Si l’Eglise continue à se déclarer experte en humanité, nombre de chrétiens préfèrent aujourd’hui s’en remettre à l’expertise des sciences humaines pour connaître ce qu’il y a dans l’homme.

Les évangiles n’échappent pas à cette analyse critique faite par des historiens. Par des méthodes propres à leur science, ils découvrent que ce qui est écrit dans les évangiles est contredit par d’autres sources. Ainsi, ils ne trouvent pas de traces d’un recensement au moment de la naissance de Jésus, donc il est probable, selon eux, que Jésus ne soit pas né à Bethléem où Marie et Joseph, selon l’Evangile, se serait rendu pour être recensés. Des évangiles, passés au crible des sciences humaines ou historiques, il ne reste alors souvent plus rien de vrai : lorsqu’on en a enlevé la part de mythe, de miracles ou d’éléments contradictoires, que reste-t-il sur quoi les croyants puissent s’appuyer ? Au pays où l’on s’appuie sur les sciences pour connaître la vérité, le rôle de la foi devient bien problématique.

Au pays de Jésus

« Jésus est parti pour son pays… Les nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : ‘D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas de chez nous ?’ Et ils étaient profondément choqués à cause de lui. »

Le pays de Jésus, son lieu d’origine, c’est ce village de Galilée où tout le monde se connaît. Jésus a une place dans cette société : il est le charpentier. Il a une famille dont on peut appeler les membres par leur nom. Il appartient à la religion juive et, comme tout adulte masculin, peut enseigner dans la synagogue. Jésus fait partie de l’univers social et familier de ces Galiléens. Et voici qu’il se manifeste comme l’un d’entre eux et, en même temps, autre qu’eux. Comment concevoir que Jésus puisse à la fois être l’un des leurs et totalement différent d’eux ? Comment le charpentier du village pourrait-il être prophète du Très-Haut ? Comment le fils de Marie et le frère de Jacques pourrait-il avoir une sagesse qui ne procède ni de leur culture ni de sa famille ? De quel droit cet homme se permet-il de sortir du rang ? Comment peut-il être en même temps de leur monde et tout autre qu’eux ? Ils refusent qu’un habitant du pays, un familier, puisse se manifester comme un étranger. « Et là Jésus ne pouvait accomplir aucun miracle. »

Notre pays aujourd’hui – notre culture – est celui des sciences et des techniques. Nous attendons d’elles une meilleure connaissance et des moyens de mieux vivre. Dans ce pays, le miracle n’a plus de place : c’est tout au plus ce qui nous échappe encore aujourd’hui mais qui trouvera son explication scientifique demain. Jésus ne peut faire aucun miracle puisque, en dehors de quelques illuminés, personne n’attend plus de miracle. Pourtant la parole de Jésus cherche à trouver un chemin dans notre monde comme elle cherchait à rejoindre les Galiléens de son village natal. Y a-t-il encore place pour sa parole dans notre univers ? Est-il possible de donner encore du champ, dans notre culture, à sa parole de prophète ?

Au pays de la foi

« Jésus leur disait : ‘Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison.' Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle. Il s’étonna de leur manque de foi. »

Si nous réduisons la vérité de l’Evangile à ce que nous en disent les sciences historiques nous passerons toujours à côté du caractère prophétique de Jésus. Comme les habitants de Nazareth, nous réduisons Jésus à ce que nos connaissances nous permettent d’en connaître. Son histoire fait alors partie de notre culture mais Jésus n’a plus rien d’étranger. On s’arrange fort bien pour réduire ses paroles à nos univers familiers et à notre morale vaguement altruiste et étriquée. Sa parole ne dérange plus personne. Simplement, elle ne fait plus rien !

« Un prophète n’est méprisé que dans son pays… » Qu’est-ce qu’un prophète si ce n’est celui qui parle au nom d’un Autre, au nom de Dieu ? L’Evangile, du début à la fin, permet de ne pas enfermer la vérité dans nos raisonnements et nos techniques. Il peut opérer ce miracle, aujourd’hui comme hier, d’incarner la Parole de l’Autre dans notre monde. Jésus-Christ vient parmi nous pour fracturer ce monde clos, pour nous ouvrir à Autre que ce que nous connaissons par nous-mêmes. Il nous annonce une toute autre vérité que celle des sciences : celle du Dieu vivant au milieu de nous. Cette vérité n’est pas de l’ordre d’un savoir scientifique. Elle ne se découvre ni par la raison, ni par ce que nous voyons. La vérité que Jésus vient révéler, en qualité de prophète, est que Dieu n’est pas à chercher dans les hauteurs ; Il est enfoui dans notre histoire comme Celui qui ne peut pas vivre sans nous. Cette vérité est de l’ordre d’un « je t’aime » immense adressé à chacun. Cette vérité là ne change pas la manière dont les scientifiques raisonnent mais elle peut changer totalement la vie y compris celle des scientifiques. Encore faut-il y croire !

« Jésus s’étonna de leur manque de foi. » Croire en Jésus-Christ c’est recevoir sa parole - qui nous est communiquée par les évangiles – et se laisser ouvrir à cet Autre dont la relation avec nous dépasse totalement nos raisonnements. La vérité des évangiles s’incarne bien dans une histoire et une culture mais elle est d’un tout autre ordre que celle des historiens. Il est vain de chercher dans les évangiles une autre vérité que celle de Dieu vivant parmi nous.

Ne serait-il pas dérisoire, lorsqu’un homme veut déclarer son amour à une femme, que celle-ci lui réponde en regardant ailleurs, par exemple en lui parlant du prix de ses vêtements. Il est tout autant dérisoire, en recevant l’Evangile, de nous interroger sur la réalité d’un recensement au moment de la naissance de Jésus, sous le règne de Quirinus, gouverneur de Judée ou de mesurer la part de mythe que les évangiles contiennent ! A coup sûr, si nous les lisons à la manière des historiens, Jésus ne pourra accomplir chez nous aucun miracle ! Ils ont été écrits uniquement pour qu’à notre tour nous croyions !

Christine Fontaine

Le manque de foi

Un malentendu tragique

Beaucoup connaissent cette histoire du philosophe Kirkegaard. Deux villages étaient proches l’un de l’autre, simplement séparés par une forêt de sapin. Dans l’un des deux, se tenait un cirque qui prit feu. Les flammes s’étendaient de façon redoutable. Sans prendre le temps de changer d’accoutrement, le clown – un personnage bien connu dans la contrée - s’empresse de descendre au village voisin afin d’avertir la population pour qu’on se protège : le danger s’approchait d’eux. Il faut les sauver. Hélas ! Quand les habitants, de loin, virent arriver le personnage, lorsqu’ils le reconnurent, ils se réunirent tout joyeux. Le clown gesticulait pour avertir. En réalité, la foule se mit à rire ; on croyait que l’autre se donnait en spectacle. Devant cette incompréhension le clown s’agitait de plus en plus mais plus il remuait bras et jambes, plus il sautait d’impatience, plus on riait. Il était porteur d’un message mais sa parole se heurtait à un mur.

Lorsque manque la foi

Avec le texte de ce jour, on se trouve dans une situation analogue. Jésus arrive en un lieu où il est bien connu. « N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude, de Simon ? » Ses sœurs sont là : on voit bien à qui on a affaire. Sa réputation de thérapeute, sans doute l’a précédé (« D’où viennent ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? »). Les auditeurs, autour de lui, sont nombreux. On se presse, on l’écoute. On le voit guérir quelques malades. On ne reste pas insensible à sa parole ; les gens sont « frappés » par ce qu’il dit. Dans ce contexte, une phrase de Marc déconcerte les lecteurs que nous sommes : « Il ne pouvait accomplir aucun miracle ». Le fait d’imposer les mains sur les malades et les guérir ne tient-il pas du miracle ?

Pour nous aider à comprendre, Marc nous donne cette explication : « Il s’étonna de leur manque de foi ». La rencontre de Jésus ne se réduit pas, dans cette synagogue où on le reçoit, à des retrouvailles avec un enfant du pays dont on sait déjà qui il est. On n’a rien à apprendre de quelqu’un dont on sait tout. Les personnages du village réduisaient leur ami clown aux pirouettes dont ils le savaient capables. Ils n’entendaient pas qu’en l’occurrence il était un messager qui vient sauver la vie. Ces personnages qui remplissent la synagogue un jour de sabbat savaient tout de Jésus ! Pire encore : ils savaient tout de Dieu puisqu’ils étaient le peuple à qui Iahvé avait parlé. Ils avaient à découvrir en Jésus l’envoyé de Dieu faisant connaître Dieu. Voir un des siens guérir un malade est une chose. Reconnaître que la rencontre d’un malade avec celui qui le soigne est rencontre de Dieu est un acte de foi. Une guérison, dans le contexte de l’Evangile, n’est un miracle que si les témoins y perçoivent comme un avertissement de Dieu, une invitation à le suivre, l’annonce d’un monde nouveau qu’on appelle « Royaume ».

« Ecoutons la voix du Seigneur » !

Les paroles de Jésus, les gestes de Jésus viennent jusqu’à nous. Chrétiens qui écoutons l’Evangile, nous sommes peut-être trop familiarisés avec lui. Nous savons d’avance ce qu’il va nous dire. En réalité l’Evangile, est un texte qui cherche à nous rejoindre sans cesse, qui n’a jamais fini de nous interroger, qu’il faut toujours redécouvrir. N’imaginons pas l’avoir compris. Cessons d’être trop familiarisés avec son message. La foi naît lorsque, face à autrui, en l’occurrence face à Jésus, on oublie ses évidences pour se demander : « Que veut-on de moi ? De quel côté se tourner pour sauver ce qui peut l’être des ravages qui menacent la planète et menacent ce que l’Evangile appelle « Royaume de Dieu ». N’enfermons pas l’Evangile dans nos images comme les foules du village dont nous parlions enveloppaient le clown dans le rôle qu’il est censé jouer. Ce serait élever un mur contre lequel la parole viendrait se heurter.

Entrer dans la foi n’est pas seulement s’efforcer de découvrir de façon nouvelle les appels de l’Evangile. Lorsque naît la foi, les yeux s’ouvrent sur le monde. Ces braves gens de Galilée regardaient le spectacle des rues qu’ils connaissaient sans s’étonner. Ils n’imaginaient pas que l’échoppe du charpentier était habitée par le Verbe de Dieu. Ceux qui aujourd’hui s’affirment croyants traversent sans doute les rues de leurs villes ou regardent le journal télévisé sans réaliser que depuis le temps de l’Incarnation, le mystère de l’homme est inséparable de celui de Dieu. Quand on déambule dans les rues, on est contraint de reconnaître le drame des sans-abris. A moins de se fermer le cœur, on ne peut plus ignorer le mépris qui menace l’étranger, l’angoisse du travailleur qui court le risque de perdre son emploi, le désespoir du jeune qui ne trouve pas d’emploi. On manque de foi si, devant ce spectacle, on n’entend pas le message de Jésus, « la voix du Seigneur ». Celui-ci n’est pas ailleurs que là où l’on entend les appels d’une société : « J’avais faim, j’avais froid »; on connaît la suite. Naître à la foi nous tourne du côté où la vie est menacée ; elle nous permet d’entendre ceux qui n’en peuvent plus. Dans la mesure où nous répondons, nous entrons dans l’amour, le malheur s’efface et on peut commencer à espérer : le Royaume arrive.

« Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur ! » (Psaume 94).

Michel Jondot