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Jean-Michel

Merci pour cette remarquable analyse du livre d'Anne Soupa et de Christine Pedotti. Inutile de dire que je partage votre analyse et vos réserves.

Annie

Chère Christine,
Quelles méchancetés ont bien pu te faire Anne Soupa et Ch. Pedotti, pour que tu leur assènes une pareille volée de bois vert ? Ne connaissant ni l'une ni l'autre, ni n'ayant encore lu la moindre ligne écrite par ces dames, je ne suis pas en mesure de juger de ta critique de fond. C'est sur la forme que je m'interroge: pourquoi tant de violence, pour des personnes dont le (seul ?) péché est de ne pas penser comme toi ? En quoi ces dames ont-elles porté atteinte à ton intégrité ?
La diatribe -publique- que tu leur destines ne me semble pas de mise, si l'on considère qu'elles comme toi êtes en recherche d'une Eglise plus fraternelle et ouverte au monde.
Porte-toi bien, amitiés
Annie

Christine Fontaine

Chère Annie,
Pourquoi ce texte cosigné de Michel Jondot (prêtre) et de Christine Fontaine (laïque) me vaut-il cette réponse qui ne s'adresse qu'à moi ? Est-ce parce que je suis femme comme «ces dames»? Certes j'ai souffert par l'Église mais pas plus que Michel qui est prêtre. Cette commune expérience me pousse à reconnaître que le problème actuel de l'Église en France n'est pas celui de la place des femmes ni des laïcs mais celui d'une certaine sacralisation du pouvoir qu'il soit celui des clercs ou des laïcs. Nous entendons chez Christine Pedotti et Anne Soupa des critiques que nous pouvons partager. Mais nous croyons vraiment qu'elles ne prennent pas le bon chemin en désirant pour elles (et en entrainant d'autres à leur suite) à jouer dans la cour des grands. Elles font, à notre avis, le même jeu que celui qu'elles dénoncent dans la hiérarchie.
Tu décèles de la violence dans la critique que nous avons faite. Si c'est le cas, nous la regrettons. Nous avions le désir d'être fermes car pour nous il y va de cette "subversion du pouvoir" à laquelle nous conduit l'Evangile. Et là nous pouvons nous tromper sur le comportement de ces dames mais qu'on nous le montre. En tout cas nous ne transigerons pas sur un point : c'est par la voie de la pauvreté (le langage de la croix, dit saint Paul) que l'on combat l'esprit de puissance, l'amour de l'argent, la jalousie et l'orgueil qui conduisent l'humanité sur des chemins de mort. Une Église «ouverte au monde» n'est pas une Église où l'on agit et pense «comme tout le monde». Nous avons tous la tentation de "prendre le pouvoir" pour échapper à la souffrance que nous cause la rencontre de l'A(autre). On cherche alors à échapper par le haut. L'Evangile nous alerte : «Les maîtres des nations font sentir leur pouvoir. Parmi vous il ne doit pas en être ainsi.» L'Evangile nous invite à «échapper par le bas». A chacun de trouver, grâce à l'Esprit qui est donné à tous les baptisés, le moyen de le faire. A nous tous, prêtres ou laïcs, hommes ou femmes de nous aider à marcher dans cette voie. Pour vaincre la volonté de puissance de l'Église au Moyen Age, François d'Assise a suscité «des frères mineurs» avec pour règle le seul Évangile qu'il résume en cette injonction : «Qu'ils soient plus petits». Pour nous là est la liberté, l'Esprit et la Vie. Peut-être Anne Soupa et Christine Pedotti sont-elles à la recherche d'un Eglise fraternelle. Mais, à nos oreilles, leur texte ne le donne pas à entendre. Qu'il soit bien entendu que nos réactions concernent non pas les auteurs ni ceux qui les approuvent mais le texte par rapport auquel nous nous situons.

Lucien

J'ai un profond malaise face aux thèses développées dans le livre "les pieds dans le bénitier", de Mmes Anne Soupa et Christine Pédotti. L'Eglise dont elles rêvent y est présentée comme une structure fermée, plus préoccupée d'elle même que des problèmes du monde. Pas un mot sur les dysfonctionnements de la société dans laquelle l'Eglise est insérée, pas un mot sur "l'option préférentielle pour les pauvres" tant prônée par l'Episcopat, pas un mot sur l'écologie et l'avenir de la planète, rien non plus sur le scandale entre la vie rue Cassette et les émeutes de la faim dans beaucoup de pays du sud et surtout, pas un mot sur notre responsabilité de chrétiens en pays riche en face de toutes ces situations insupportables. Certes Anne Soupa et Christine Pédotti dénoncent des dysfonctionnements réels dans l'Eglise, mais ce n'est pas dans une querelle d'autorité que nous voulons nous situer en nous engageant autour de "Maintenant". C'est en tout cas ma position.

Michel P.

Je n'ai pas lu "Les pieds dans le bénitier", et je me garderai de donner un avis sur le livre. Je voudrais seulement mentionner que deux amis, (un prêtre et un laïc) nous ont dit avoir lu ce livre et l'avoir apprécié. L'un d'entre eux a lu, sur le site de Dieu Maintenant, la critique du livre, mais dit que ce n'est pas ce qu'il avait ressenti en lisant l'ouvrage. Personnellement, sans me prononcer sur le livre lui-même que je n'ai pas lu, je me sens un peu réticent devant une méthode de lecture (ici mise au compte de la sémiologie) qui aboutit à professer qu'un livre, qu'un article, qu'une position publique, veut dire autre chose que ce qui y est dit, signifie objectivement quelque chose que l'auteur n'a pas voulu y mettre. Quand on est auteur, comment débattre sereinement avec quelqu'un qui a commencé par vous attribuer, qui plus est au nom d'une approche présentée comme scientifique, autre chose que ce que vous avez pensé explicitement ? Je m'interroge.

Jean-Pierre

J'ai lu avec grand intérêt les articles que vous avez faits au sujet du livre "les pieds dans le bénitier". J'avais lu le livre, (que je n'avais pas trouvé très bien bâti), avec une certaine gêne, en étant surpris de ne pas adhérer davantage aux thèses exprimées. Je n'avais pas poussé plus loin la réflexion mais la lecture de vos propres réflexions m'éclaire beaucoup. Bien sûr, ce livre se situe d'un point de vue exclusivement intra-ecclésial, parisien et bourgeois (au sens étroit du terme) de surcroît.

Nicole

Une de mes soeurs qui se dit volontiers "athée" m'avait parlé de l'article paru dans Télérama lors de la sortie du livre d'Anne Souppa et de Christine Pedotti, me disant que l'article lui avait fait penser à ma fille et à moi, et que le livre pourrait sans doute nous interesser... Nous l'avons acheté et je l'ai lu jusqu'au bout. Mais étant restée sur "ma faim" j'ai dit à ma soeur que je ne m'y reconnaissais pas, que le livre manquait de souffle! Me manquait vraiment votre texte d'analyse que je trouve certes un peu dur, mais qui a l'interêt de montrer comme en relief envers ce qui manque totalement au livre "les pieds dans le bénitier".
Reste cependant un point positif à ce livre c'est qu'il a rendu possible cet échange entre ma soeur et moi. Je vais pouvoir le relancer en lui donnant l'adresse du site pour qu'elle puisse lire le texte de votre analyse auquel j'adhère totalement. Si toutefois la lecture lui semble un peu longue je lui conseillerais de regarder d'abord la lecture d'images en fin de texte qui est simplement très drôle !

Robert

Merci et bravo pour votre commentaire de ce livre et de l'action entreprise par A.Soupa et sa consoeur. Cela a un relent catho catho , un peu agaçant. Bien à vous

Marie-Reine

Mes remarques ne portent pas seulement sur l'ouvrage Les pieds dans le bénitier mais sur le site de la CCBF et sur la dissipation du malaise éprouvé que m'a permis la lecture de «Nous n'y mettrons pas les pieds». C'est avec un certain enthousiasme que j'ai accueilli la réaction de Christine Pedotti et d'Anne Soupa, leur parole et leur protestation publique, leur appel au réveil des baptisés à oser une parole publique qui interpelle notre hiérarchie ecclésiale - avec l'espérance que les baptisés ou les clercs qui tiennent ce discours soient enfin entendus !

Comment, en effet, ne pas être vrillée, blessée aux entrailles, lorsque l'on voit des gens se ressentir rejetés et exclus parce que leur vie n'est pas conforme aux normes disciplinaires qui régissent l'administration des sacrements. Comment alors ne pas accuser l'Église de nous conduire à l'hypocrisie pharisienne et de désespérer les «petits» auxquels s'adresse la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ? Combien de fois n'ai-je frémi à cette invective de Mt 13,23 en pensant que cela s'appliquait directement à notre Église: «Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux! Vous n'entrez certes pas vous-mêmes, et vous ne laissez même pas entrer ceux qui le voudraient!» Comment ne pas se réjouir que les chrétiens massivement protestent devant des condamnations faciles et sans pitié prononcées par des personnes qui se trouvent à mille lieues des problèmes concrets et réels auxquels d'autres sont affrontés? Oui j'ai cru que la Conférence des Baptisé-e-s serait une «vitrine» visible de l'Église qui témoignerait publiquement de l'accueil, de la bénédiction, de l'espérance. J'ai commencé à déchanter en constatant que certains propos n'étaient pas de mise, qu'il n'était pas possible de réfléchir et de chercher ensemble, de sortir d'une logique binaire.

L'interpellation "Nous n'y mettrons pas les pieds" et le livre de J. Moingt "Croire quand même" ont mis fin à ce malaise. J'ai été plus particulièrement éclairée par deux arguments :

1) La question de l'altérité qui me semble majeure. Nous avons souvent une conception mathématique de l'égalité. En mathématiques, l'égalité est une identité semblable : 4 = 2+2 ; 4 et 2+2 sont deux manières d'écrire strictement la même chose. Un enjeu décisif de notre réflexion est de pouvoir réfléchir ensemble à une égalité des droits et en particulier au droit à la parole, dans le respect de la différence des sexes (différence constitutive de l'humanité). Existent aussi la différence des fonctions, des rôles, des cultures, etc. Quand Paul écrit «Il n'y a plus ni juifs, ni grecs, ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre», il ne veut pas abolir les différences sociales, religieuses, anthropologiques. Il promeut une fraternité, une reconnaissance de sujet à sujet, qui fait de la parole et de la vérité qui jaillit de l'échange dans la parole entre sujets différents un critère décisif. Nous sommes très tentés par la similitude, par «le même». Il serait urgent de réfléchir ensemble à la question de la jalousie : à cette volonté de faire disparaître l'altérité de l'autre, quelle que soit la manière dont elle se manifeste, pour que nous soyons tous pareils. Comme le dit celle dont les entrailles de mère ne s'émeuvent pas devant le jugement de Salomon qui propose de trancher en deux un enfant vivant: «il ne sera ni à toi, ni à moi, tranchez»(1R3,26) : nous aurons une moitié d'enfant chacune, nous serons «pareilles». Je crois urgent de ne pas laisser la réflexion sur ces questions aux courants intégristes qui croient savoir ce qu'est un homme, ce qu'est une femme, ce qu'est leur différence et leur prétendue complémentarité pour former un tout.

2) L'autre argument décisif est le renoncement au positionnement "contre", la liberté de parole qui ne craint pas un possible affrontement, qui ne craint pas de déplaire et d'en subir les conséquences, qui ne se cantonne pas dans une soumission servile, mais qui cherche l'obéissance à la vérité qui se donne dans l'échange loyal et respectueux.

3) Après avoir vivement souhaité une réforme de l'Église, après avoir cru qu'un mouvement comme celui de la Conférence des Baptisé-e-s pourrait le favoriser, j'en suis arrivée à penser comme le rappelait encore récemment une amie que «le disciple n'est pas plus grand que son maître». Contre la volonté de puissance religieuse, il ne peut être question d'ériger un contre-pouvoir, qui fonctionne exactement selon la même logique de volonté de domination. J'avoue sans honte ma dette à l'égard de l'équipe de ce site et des écrits de Joseph Moingt, mais aussi à l'égard de personnes extérieures qui nous invitent à marcher en suivant les traces du Christ.

S'il a été possible de tuer Jésus, il n'a pas été possible de faire disparaître sa parole, de tuer la vérité elle-même. «Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Tout fut par lui, et sans lui rien ne fut. Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie.» (Jn1,1-5) Les ténèbres n'ont pas le pouvoir d'empêcher la lumière de les dissoudre. C'est ce que nous a appris la Résurrection de Jésus. Si nous le croyons, ne nous épuisons pas dans les combats institutionnels; disons ouvertement ce que nous avons à dire et vivons: notre vie est brève, l'urgence est d'annoncer l'évangile en actes et en paroles. Les puissances du monde disparaîtront, nous le savons. Pour chacun, elle disparaissent déjà, dès à présent, avec la mort. Que résonne à nos oreilles cette mise en garde de Jésus : « En vérité je vous le dis, parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que Jean le Baptiste; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu'à présent le Royaume des Cieux souffre violence, et des violents s'en emparent.» (Mt 11,11-12). Comme tout humain cette violence et cette envie d'accaparer ou de régner nous tente. Nous ne sommes pas meilleurs que nos pères ou que nos frères ! Écoutons la voix de ceux qui nous appellent à la suite du Christ et relisons l'épître aux Philippiens, ch 2, dont je me limite à citer le verset 6 : «Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.»

Jean-Pierre

J'ai lu le livre "Les pieds dans le bénitier" qui m'a laissé un goût mitigé... mais qui montre deux femmes (pour moi trop seules) qui ont le courage de prendre un risque. La critique est aisée, mais l'art est difficile.

J'ai aussi lu l'analyse qui est faite du livre. Elle est particulièrement intéressante et éclairante,... mais elle m'a malheureusement laissé un goût au moins aussi mitigé que le livre visé!

Et je suis atterré, et "scandalisé".
Déjà le titre "Nous n'y mettrons pas les pieds!", qui est certes un jeu de mot en miroir, me semble néanmoins frôler le mépris.
Puis ensuite, que de paroles de disqualification, et de refus de cette altérité pourtant démontrée comme essentielle et au coeur même de notre vie de chrétien! La tête me tourne!!!

J'aurais tant aimé lire cette passionnante analyse énoncée en termes fraternels et d'amour dans le Christ.
Si vous pouviez la réécrire, changer simplement les quelques mots qui peuvent blesser, ceux qui portent un jugement derrière un énoncé apparent (sémiologie quand tu nous tiens!).
Je vous en prie, faites le pour nous tous, chrétiens et aussi pour les non encore chrétiens à la recherche du Christ.

Fraternellement

Michel Jondot et Christine Fontaine

Nous vous remercions d'avoir pris la peine de réagir à notre analyse du livre «Les pieds dans le bénitier».
Nous sommes désolés que ce texte ait des allures agressives. Qu'il soit bien entendu que nos critiques ne visent pas les auteures mais leur texte qui, à tort ou à raison, nous paraît nocif. Il est vrai que l'Eglise fait souffrir et les auteures ont sans doute eu raison d'exprimer leur souffrance. Il est vrai aussi que beaucoup de chrétiens ont cru reconnaître leur propre souffrance derrière les propos de cet ouvrage. Nous croyons que cet engouement est dangereux et nous avons tenté de le faire apparaître.

Vous nous reprochez de refuser l'altérité qui est au coeur de notre vie chrétienne. Il nous semble que c'est pourtant cette altérité que nous avons essayé de sauver. Elle nous paraît sinon niée du moins ignorée dans «Les pieds dans le bénitier». La pseudo égalité que le livre décèle entre les baptisés masque la diversité des fonctions. Pour notre part l'opposition «prêtres/laïcs» ne nous semble pas mauvaise en soi, dans la mesure où elle ne recouvre pas l'opposition «dominants/dominés» mais où elle permet que la parole circule entre tous comme, en l'occurrence, elle le fait entre vous et nous en cet instant.

Comme vous nous le demandez, nous avons repris notre texte en tentant de l'adoucir. Néanmoins il ne nous a pas paru souhaitable, comme vous nous y invitiez, de retirer les mots qui, selon vous, «portent un jugement derrière un énoncé apparent». Nous ne pouvons, malgré le désir de fraternité qui aurait dû nous habiter, éviter de faire apparaître l'idéologie qui nous semble véhiculée par le livre. «Supprimer le désir de richesse...c'est stopper en soi l'élan, l'appétit, la vie même». Comment ne pas voir, derrière ces simples mots, l'idéologie libérale qui s'exprime? En revanche, nous avons modifié le titre.

Vous nous faites part du fait que vous êtes scandalisé. Nous en sommes sincèrement peinés et nous espérons que vous voudrez bien nous pardonner.

Danièle

Je viens de découvrir votre site par l'intermédiaire d'un ami. Lui comme moi, étions sympathisants de la CCBF, l'un comme l'autre avons été assez engagés durant environs 2 ans.
Et puis tout c'est écroulé, pour nous deux, à deux, trois mois d'intervalle (beaucoup d'autres ont fait de même) et cela bien avant que le livre ne sorte.
Je trouve assez étonnant et intéressant que certains d'entre vous aient pu détecter en lisant ce livre, la fausse illusion de la CCBF.
Je me suis fait la même réflexion que vous lorsque je l'ai quitté. Anne Soupa et Christine Pédotti reproduisent exactement les schémas qu'elles dénoncent. Dans la prise de pouvoir, dans la façon de faire croire à une ouverture, à une bienveillance.
Comment ai-je adhéré à la CCBF ?
Sans doute assez déstabilisée, par les scandales médiatisés de l'Eglise (la fillette de Recife, les négationnistes, le préservatif, etc.), je ne pouvais pas rester sans rien faire ou sans rien dire appartenant à cette Eglise.
Je me suis aveuglément engouffrée dans le discours d'Anne Soupa. Et puis s'en sont suivi une déception et une désillusion.
Aujourd'hui, je pense que les choses ne changeront pas dans le sens où l'église n'est pas encore tombée assez bas, son pouvoir, même déclinant l'aveugle encore trop, et que la majorité des personnes qui s'indignent sont eux même avides de pouvoir.
Je rejoins assez le discourt de certains d'entre vous, comme le dit Christine Fontaine ou Marie-Reine M, je pense, comme vous le signalez, que l'on doit, que je dois, voir les choses du coté des plus petits, et témoigner avec mes peu de moyens et vivre du message de l'Évangile dans mon quotidien. Ce monde, (de l'Eglise, et celui d'Anne et de Christine) n'est pas le mien...
Résignée, sans doute, soumise, un peu, dans une soumission volontaire, je ne veux claquée la porte. Je reste donc, parfois triste, et je rêve qu'un jour peut être les choses changeront.
Dans tous les cas merci, pour votre témoignage, vos échanges. J'irais surfer sur votre site...
Bien à vous

Jean-François

J’ai lu attentivement et le livre et votre critique. Les Pieds dans le bénitier est certes critiquable, mais les auteures n’avaient pas me semble-t-il la prétention d’être parole d’Évangile ni d’avoir raison sur tout. Ce qui ne semble pas être votre cas, vu le ton péremptoire de votre propos. Était-il besoin d’aller chercher Barthes pour donner les apparences de la scientificité à ce qui ressemble davantage à un procès d’intention qu’à une volonté de dialoguer sur des points certes importants ? Votre critique, qui aurait pu être utile, donne le sentiment que vous défendez le pré carré de votre vérité, comme si vous craigniez que l’on ne vous vole quelque précieuse intuition. C’est un peu ridicule. Cette manière de dénoncer le lieu d’où parlerait les auteures - de bourgeoises cathos – s’apparente bien plus aux vieilles méthodes inquisitoriale du gauchisme des années 60 et 70, qu’au dialogue ouvert qu’on aimerait pouvoir avoir entre chrétiens. Pourquoi ne sommes nous pas guéris de cette triste maladie qui consiste à vouloir défendre sa chapelle plutôt que de s’enrichir, parfois en discutant rudement, de nos différences et désaccords. Pourquoi faut-il que le sectarisme prenne le pas sur la communion ? Vous avez raison d’évoquer la nécessité de ne pas faire l’impasse sur la croix, mais votre manière de concevoir le dialogue aboutit précisément à exclure les points de vue qui ne sont pas conformes au vôtre, ce qui me semble être une des manières d’écarter cette même expérience de la croix.

Par ailleurs, il y a dans votre façon de répondre aux commentaires en disant que vous êtes désolés d’avoir pu peiner tel ou tel une forme d’hypocrisie – car cela n’engage à rien et ne mange pas de pain, tandis que la violence du propos demeure – qui ne saurait être levée qu’en proposant un vrai dialogue aux deux auteures. Ce serait une véritable façon d’être à la hauteur de la prétention que vous affichez en affirmant que vous avez essayé de « sauver l’altérité ».

Je suis sûr que ce débat serait utile et fécond, car de part et d’autre il réunirait des personnes qui ne manquent ni d’arguments ni de qualités. Chiche ?

Cordialement

Paul

Le débat suscité par la critique et l'illustration du livre "Les Pieds dans le bénitier" me libère d'une grande gène. Je m'étais embarqué avec le Comité de la Jupe parce que je cherche à comprendre pourquoi les mâles de l'espèce humaine excluent les femmes du sacré, sauf à les amputer de leur féminité : vierge, vestales, prostituées sacrées, etc... Embarqué dans le Comité de la Jupe je me suis retrouvé dans la CCBF...
J'ai essayé de réagir en ces termes dans un courrier de septembre 2010 en commentant un article dont je n'ai hélas retenu ni le titre ni l'identité de l'auteure :

"Théologien en sabots affutant ses argument à la hache je marche à l’intuition, comme Cécile, et ne sais rien de l’exégèse ni de la patristique. Cet aveu concédé il me faut affirmer que je suis ébouriffé par cette affirmation, hérissé peut-être : « Il ne viendrait à l’idée de personne qu’il (le baptisé) revêt Jésus ». Eh bien si ! Par le baptême j’adhère à Jésus. J’adhère à quelqu’un. À une personne dont je sais quelque chose, pas à un mythe.
Dès le baptême de Jésus lui-même les termes sont précis et les idées claires : le baptisé est Jésus qui va refuser les trois tentations de la magie, de la richesse et de la puissance. Ce Jésus aura des amis et beaucoup d’ennemis. Il parlera, agira, fera agir et parler des femmes dans une culture misogyne.
Avec le "Christ" nous sommes dans une construction. Celle de l’« oint du Seigneur ». Certes cette onction nous concerne tous. Mais cet « oint du Seigneur » n’est-il pas celui qui reconstruira le Temple ? Celui à qui nous devons le Vatican et la Sixtine ? Le prototype du prêtre que Jésus n’a jamais été ni voulu être ? Je ne connais, hélas, aucun Christ « scotché » à Jésus de Nazareth. Ceux qu’on a tirés du « Roi des juifs » crucifié me paraissent plus antéchrist que « christophanes » ou « christomorphes ».
Ce n’est pas le moindre de nos paradoxes que d’affirmer que le Christ nous offre un héritage sacerdotal que Jésus n’a jamais revendiqué !…
Notre seule certitude c’est qu’avec le Christ nous sommes dans les débats passionnés, parfois délirants, qui animaient les premières Communautés. Nous sommes dans l’invention du Mythe dont nous avons certes appris à vivre, bien qu’il ne ressemble guère à Jésus qui le fonde. Cyprien de Carthage comme Cyrille de Jérusalem sont au cœur des disputes et hésitations qui se réconcilient dans l’abstraction.
Je préfère donc en rester à Jésus, dont nous savons un peu plus précisément ce qu’il faisait, disait et voulait, que me réfugier dans un Christ en gloire dont on finira par faire un Roi.
J’observe d’ailleurs que François d’Assise, qui ne fut lui non plus jamais prêtre et dont on a pourtant fait « un autre Christ », parle des hommes et des bêtes, des pauvres et du partage, pas de ceux qui le veulent Christ. Pas plus que les religieuses qui distribuent des préservatifs dans les dispensaires Africains, Malgaches ou Péruviens ou les André Jalran qui continuent à risquer leur vie malgré les successeurs patentés du Christ roulant en Mercédès qu’on leur a imposés pour corriger leurs « égarements » fraternels.
J’adhère à Jésus. « Il faudrait tout reprendre par là » me semble-t-il, avant de prendre le risque d’appareiller vers quelque JMJ ou « Légionnaires du Christ » de droit Pontifical !"

C'est dire que je me sens plus en phase avec la mise en garde contre une nouvelle cléricalisation par la base qu'avec l'illusion pathétique de "décléricaliser" le pouvoir en le diluant. Ce débat, aujourd'hui, me paraît fondamental. Je redis mon adhésion à la fougue du Comité de la Jupe, ma défiance aux experts et experts de la CCBF, ma gratitude aux animateurs de "Dieu Maintenant".

Michelle

Le livre d'Anne et Christine n'a jamais eu la prétention d'être ce qu'il n'est pas: ce n'est pas un essai théologique ou philosophique; c'est un salutaire pamphlet sur ce qui éloigne actuellement les gens de Dieu et de la Foi en France. J'ai été étonnée d'un procès d'intention qui me parait venir tout droit, en effet, des critiques de l'extrème gauche-que j'ai pas mal fréquentée- sur certains mouvements dans les années 70, et en particulier les mouvements de femmes: s'il est criminel d'être" bourgeois "(encore faudrait il définir ce qu'on entend par là: le niveau économique ? la profession ? le quartier où l'on habite ??) voilà bien une erreur historique! Tous les mouvements révolutionnaires ou contestataires ont eu à leur tête, pour commencer, des" bourgeois"qui avaient l'instruction et les moyens nécéssaires pour penser la révolte. Les masses ont matérialisé la révolte. Robespierre, Karl Marx, étaient des bourgeois.

Par ailleurs, s'il est ridicule d'être "bardé(e) de diplômes", qu'on le dise! Voilà le retour d'une mysoginie rampante: ce sont des "Bas Bleus" ? Nous voilà presque aux "Précieuses Ridicules" ... Je m'inscris d'ailleurs en faux contre ce commentaire: je faisais partie des 23, et je ne suis pas bardée de diplômes, je n'ai jamais fait de théologie, je n'ai jamais eu de responsabilité dans l'Eglise, je n'habite pas le 6éme. Je suis un travailleur social à la retraite, et j'ai derrière moi trente ans de travail de terrain , dont quinze dans des quartiers désignés comme "difficiles" de Paris. Dans le cadre de ce travail, j'ai essayé de suivre l'Evangile comme je pouvais. Je suis également ancienne syndicaliste.

Je pense que tout cela n'est qu'un début. Et que ce n'est pas le moment de perdre son temps en vaines querelles.
Le problème, c'est cette hémorragie de fidèles, et le fait qu'une majorité de personnes jeunes se détournent de la Foi chrétienne. Qui pourrait les aider à rendre le monde meilleur. Mais ils en ont assez de voir que pour être catholique, il ne faut pas avoir vécu. Eh oui, puisqu'il ne faut ni vivre en concubinage,ni être homosexuel, ni avoir avorté, ni avoir divorcé, ni, ni, ni... Que ne parlez vous de la religion-critère de mode de vie, qui ne recouvre aucun principe chrétien, et sévit dans beaucoup de petites villes de province françaises ?...loin de la rue Cassette...

Ce que je souhaierais pour la CCBF, c'est une ouverture à l'Outre-Mer, par exemple. Quant à l'ouverture vers d'autres religions, elle est en train de se faire.
Bref, ce n'est pas du tout la critique en elle même que je conteste, car elle est nécessaire; c'est le ton et la dialectique.