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L'abbé Pierre et la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
L'abbé Pierre

Il y a 70 ans, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme a été adoptée à Paris au Palais de Chaillot. En 1947, l’abbé Pierre avait participé à une Commission pour rédiger cette déclaration. Nous rapportons ici l’une de ses conclusions.

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La loi des lois

(…) « Vint le moment, peu avant de mettre son point final à cette « Déclaration », où nous fûmes quelques-uns à nous acharner à ce que ne soit pas omis un article allant, bien au-delà des « droits », jusqu’à l’évocation du fondement de tout sens de l’être de l’homme.

Comment s’étonner que, n’osant pas aller jusqu’à parler d’amour, les hommes voient de leurs « droits » ne rester que des phrases en l’air, emportées par tous les vents ?

L’Amour, c’est-à-dire : « quand tu souffres, toi, l’autre, qui que tu sois, où que tu sois, j’ai mal, et toutes mes énergies se lèvent pour nous guérir ensemble de ton mal devenu le mien, pour ma joie dans ta joie, ta joie dans la mienne. » Il n’y a de source de paix, c’est-à-dire de sauvegarde des « droits », que là. Et là, j’en suis certain, est la Rencontre avec l’Infini de la Tendresse divine dont la faim et la soif crient sans cesse si fort au cœur de tout humain. »

Il précise par ailleurs :

« Il y a une Loi avant les lois, la Loi absolue qui est la loi des lois : pour venir en aide à un humain sans toit, sans pain, sans soins, il faut savoir braver les lois. »

(…) « Ce qu'il faut revendiquer, ce n'est pas l'égalité qui est illusoire. De la naissance à la mort il y a inégalité : quand l'enfant naît, le père et la mère sont forts et il est faible ; et quand il sera devenu fort, ses parents seront devenus faibles. Ce qui est nécessaire à la vie même, c'est la solidarité. »

(…) « Ne soyons pas hypocrites ! Nous sommes tous privilégiés par rapport à quelque autre. Que faisons-nous de notre privilège ? Est-il, pour nous, pour nos proches, pour en avoir plus ? »

(…) « La misère n’est pas une fatalité, elle vient de nous, de notre absurdité, de notre incapacité à penser le partage. »


Aux jeunes : Cherchez le bonheur... de tous !

Dans un autre contexte, il s’adresse aux jeunes pour leur dire :

« Vous, les jeunes, heureux êtes-vous si vous voulez le bonheur de tous ! Devenez compétents. Soyez passionnés. Dominez-vous pour pouvoir être efficaces, pour être à la hauteur de cette tâche merveilleuse qui est là devant vous et qui vous montre la vraie grandeur de l'homme. Mais malheur à vous si vous ne pensez qu'à vous ! Si vous entrez dans la vie avec cette pensée stupide : « Moi, moi, moi, je veux être heureux. Je ne veux de mal à personne, je ne suis pas méchant, mais les autres je m'en fiche. Moi, ma carrière, ma réussite, mon avancement, ma fortune, mon plaisir ». Malheur à vous parce que la brutalité des bouleversements qui, déjà, ont commencé à travers le monde, brisera à coup sûr dans les années qui viennent, ceux qui auront cette stupidité de n'avoir de but que leur MOI. »


Persévérez quoi qu'il arrive !

Il invite chacun – jeune ou adulte - à s’engager sans attendre que d’autres rejoignent ce combat pour une vraie solidarité entre les hommes. Il écrit :

« Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.
Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.
Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés. »

Abbé Pierre
Pastel d'Alexandre Lepage

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